COLLOQUE RÉSILIENFANCE À BORDEAUX

COLLOQUE À BORDEAUX

Premier colloque de RÉSILIENFANCE

1er colloque National :médiation animale et famille, LA PARENTALITÉ ACCOMPAGNÉE

Nous étions présent, ainsi qu’au nom de la Fentac, pour assister et soutenir ce projet. Voici une synthèse du colloque. 

Osons dire, témoigner et soumettre nos pratiques en médiation animale!
Modérateur du colloque: Patrick FIGEAC de l’Association Pôles-Idées pour une éducation solidaire.

Patrick FIGEAC –  Proviseur honoraire, docteur en psychologie, Vice pour une éducation solidaire.
Les praticiens en médiation animale de ce colloque sont membres des groupes de réflexion Résilienfance.

 

Le mot médiation qui toujours pose question :

  • média s’oppose à immédiat, il permet de décélérer le temps
  • c’est une interface de transmission et d’accompagnement

Une rupture entre le savoir acquis et le savoir à apprendre

1)      Intervention S.Belaire

Elle nous a brossé son parcours et la création de Résilienfance, ses partenariats et ce que cette asso à fait depuis ces derniers mois dont la mise en place de groupe de réflexion national avec des représentants de touts formations confondues (fentac, équicien, sfe, ifeq)

Chaque personne, nourrit de sa pratique,  à écrit une réflexion ce que, pour elle, signifiait la médiation animale.

Il ont mis en commun ses écrits pour aboutir à cette définition :

 « La médiation animale est une relation d’aide à visée préventive ou thérapeutique dans laquelle un professionnel qualifié, concerné également par les humains et les animaux, introduit un animal d’accordage* auprès d’un bénéficiaire. Cette relation, au moins triangulaire° , vise la compréhension et la recherche des interactions accordées* dans un cadre défini au sein d’un projet.
La médiation animale appartient à un nouveau champ disciplinaire spécifique, celui des interactions Homme-animal, au bénéfice de chacun d’eux, l’un apportant ses ressources à l’autre (toute influence réciproque entre un humain et un animal au bénéfice des deux). » Résilienfance et al. 18 octobre 2014.

+++ Précisions:

  • Il peut y avoir plusieurs personnes dans l’interaction
  • Accordage/interactions accordées : ajustement des comportements, des émotions, des affects et des rythmes d’actions. Attunement D. Stern 1982 – 1985

 

2)Intervention JC BARREY

 Chaque individu à son monde propre et sa propre réalité, appelé UMWELT.

Il est construit en fonctions de nos sens  spécifiques à chacun,  à chaque espèce et aussi en fonction de nos diverses capacités motrices. Prenons un lisière de forêt, il n’a pas du tout la même réalité pour un oiseau qui à la capacité de voler, une fourmi qui circule au sol, un homme qui cherche des champignons, etc.…

Quand dans une famille des animaux forment un réseau interconnecté, tout le monde à envie de satisfaire son propre umwelt, parfois au détriment des autres.

Rappel du schéma de Craig Lorentz

N’oublions pas que l’animal, malgré un néocortex peu développé est capable de s’orienter vers un « où, quand et quoi ».

Rappel du champs détendu : réussir à réaliser les 4 aspects du champ tendu (à vide  (sauvegarde, relationnel, subsistance, récupération).

Exemple de profil comportemental détaillé :

Pour la partie relationnelle, si nous nous situons au niveau :

  • du cerveau reptilien : proximité corporelle, caresse.
  • affectif : rituels
  • cognitif : législation,

Pour la partie subsistance :

  • recherche nourriture
  • qualité gastronomique, gourmandise
  • transmission de recettes, cuisine moléculaire

Le profil est très plastique et navigue sans cesse entre ces  différents étages.

Définition de différents états  émotionnels en fonction d’une source de stimuli : 

Appétition : tendance à aller vers

Aversion : tendance à fuir

Sidération : surprise, inhibition temporaire avec tension             

Dans la mise en contact avec les animaux ne pas oublier que, nous humains, nous sommes microsmates avec la vue comme sens prioritaire et qu’eux, sont macrosmates avec l’odorat prioritaire.

Les mouvements de queue sont le résultats de pulsions motrices inhibées qui s’expriment ainsi. Le chien n’est pas « content », mais est agité de pulsions quand il voit son maitre.

 

3) Intervention Patrick BEN SOUSSAN, pédopsychiatre

D’un point de vue anthropologique, c’est la premières fois qu’autant de génération se quottoie aussi longtemps sur une période donnée : parents grand parents, arrière grand parents.

Parcours des nouvelles données sur la famille entre les recompositions, les nouveaux modèles homo parentales, mono etc.…

Comment les enfants survivent à tous ces changements ?

Pour l’enfant, les parents n’existent pas en tant que tels, ce n’est qu’un concept d’adultes. La réalité de l’enfant, c’est Papa et Maman, eux ne se trompent jamais sur qui est qui.

Petit rappel que depuis une trentaine d’années, les pères n’ont augmenté que de 12 minutes par jour leur implication dans les taches ménagères et que les mères sont au bord de la crise de nerf en permanence.

La mission première d’un parent est de transformer ce que ses propres parents lui ont légué pour le transmettre digéré à ses enfants. « Les mêmes ingrédients mais cuisinés différemment ».

La notion de parentalité est arrivée environ 6000ans av. JC suite à la sédentarisation de l’humain. Avant il n’y avait pas de rapport entre sexualité et procréation.

En 1962, il y avait 9,6% de familles monoparentales, aujourd’hui il y en a 19,8%. C’est en 1950 que Thérèse BENEDEK à commencer à modéliser la parentalité, puis Erik H.Erickson. En 1988, Bettelheim.

Remarques : les ados sont nos rivaux de vie, quand eux découvrent la liberté, la sexualité, nous adultes, nous sommes sur l’autre versant qui commence sa descente.

Débat sur ce qu’est un  « bon parent » : il doit être là quand il faut, il doit savoir se retirer et laisser la place à l’autre, pas de surinvestissement, remettre l’écoute au centre de la relation. « C’est un conducteur de taxi, il se contente d’accompagner l’enfant là où il doit aller.

Echange : Mr Ben Soussan précise que le terme de médiation lui pose problème car il  réduit  l’animal à un objet alors que sa capacité de lien est unique ,qu’il fait partie de l’inconscient  collectif et culturel de l’enfant (contes et légendes).

JC Barrey aime peu le terme éducation de l’enfant mais préfère le terme d’accompagnement.

 

PAUSE DÉJEUNER

4) Céline VIGUES et Emile LABAU

Témoignage de deux mères qui ont soulignés la maladresse des institutionnels au niveau humain et  la culpabilité qui en découle, premier levier de la souffrance des parents. Elles ont souligné l’importance d’une écoute véritable et juste, qui émane  des équipes de médiation équine qui les accompagne aujourd’hui.

5)Présentation du projet du PHARE de l’eyre : cette idée est née suite à une rencontre d’Anabelle DELUC, psychologue, avec les parents d’un jeune d’une vingtaine d’année en déficience mental, n’ayant plus d’institutions pour l’accueillir. Sa mère ayant arrêté son travail pour s’en occuper.

Le projet est en conceptualisation pour créer un lieu d’accueil pour adultes autour d’une resocialisation autonome, un LVA entre l’ESAT et le foyer occupationnel.

6) Christine RIBEROLLES,infrmière et equithérapeute

 Il y a environ 70 000 enfants placés en famille d’accueil en France pour 45 000 famille agrées. L’agrément s’obtient après 60 h de formation, complétées par 240 h sur la psychologie de l’enfant, le processus étant sous la direction du Conseil Général. Mais les familles se plaignent du peu de formation qu’ils ont sur le monde du handicap.

Réf : Didier AUZEL : être parents d’accueil est un rôle paradoxal, puisque ‘ils ne sont pas parents de l’enfant mais leurs fonctions parentales sont sollicitées en permanence.

« Le corps du cheval pose un cadre corporel et psychique »

Le rôle de  l’équithérapeute  est basé sur la reconstruction du lien.

7) Vanessa LABORDE

Les programmes de réussites éducatives : les financements sont en baisse

Existent pour accompagner des enfants de 2 à 18 ans soumis à des problèmes scolaires, sociaux et culturels. C’est un travail de coéducation. Il vise à aider les parents, à soutenir en eux le besoin de se séparer de leur enfant quand il est nécessaire, de ne pas vouloir être tout puissant. « Un parent ne suffit pas, il faut tout un village pour éduquer un enfant. »

C’est un  régulateur du groupe familial

8) Sandie BELAIR

Les journées familles Résilienfance :

 Elles réunissent 2 à 4 familles (un enfant+un parent)  8 fois par an   sur  4 ateliers collectifs  au printemps et 4 ateliers en automne.L’intervalle de plusieurs mois sert à intégrer ce qui a pu émerger.  La journée est de 10h à 16H.

  • matin : temps de parole puis activité avec les animaux
  • pause déjeuner partagé
  • après-midi : œuvre collective (fresques, collages, carnets de souvenirs…)
  • fin : temps de parole

Elles  sont encadrées par 3 personnes : une psychologue, une éducatrice spécialisée et une personne famille relai et se passent dans la nature ou dans d’autres espaces.

La visée n’est pas thérapeutique, mais ces journées servent  « les pieds dans la boue » à remettre  du dialogue, du rythme, à favoriser des interactions accordées. Remettre chacun à sa place, différencier la place des parents et des enfants. C’est une dynamique de groupe pour libérer la parole.

9) Annick LABROT, éducatrice spécalisée

Travail avec l’Assocation des paralysés de France. L’asinothérapie au service du poly-handicap. Le lieu est construit comme un petite étable (réf à l’âne, Marie, Jésus et Joseph dans une symbolique contenante, bienveillante), avec une partie pour les personnes et les poussettes, une barrière basse sépare les ânes des enfants.

Un travail corporel peut se faire également  en fonction de l’objectif pour déterminer les temps réels d’accordage ou de fusion  entre mère et enfant .

Les séances sont de 45min et sont toujours le même jour à la même heure, répétition pour un temps circulaire mais pouvant  laisser place à la surprise pour travailler sur la notion du   temps linéaire.

Un long temps a été consacré à un cas clinique, une petite fille infirme moteur cérébrale et sa mère.

10) Marie-Anne BUTLINGAIRE,psychologue et Monique LEBON,  ont mis en place des prises en charges communes. Du travail à pied  puis de la sophrologie consécutivement.

Une discussion entre les deux accompagnantes venant s’enrichir l’une l’autre pour une analyse plus éclairée.

11) Claire Lerner, psychologue,et Vanessa Pons, vétérinaire, ont tour à tour parlé de la théorie de l’attachement selon John BOWLY avec une correspondance éthologique chez Lorenz et Harlow.

Notion de caregiving et caregiver. Une sorte de réciproque de la figure d’attachement. Apparait de façon immature vers 2,3 ans quand l’enfant prend soin des animaux et est efficient à l’adolescence quand il vient en compétition avec la figure d’attachement.

Discussion sur les étapes du développement des chiens et chats, animaux nidicoles, qui ont besoin d’aide pour se développer. L’étape de socialisation s’effectue entre la 3ème et 12ème semaine (voir 16 semaines)

Le lien mère –chiot est efficient au bout de 48 h. entre le 15ème et 21ème jour, l’audition est mature. L’exploration du chiot est bonne si l’attachement est de qualité et se fait en étoile.

Abord de l’homéostasie sensorielle. Robert KOHLER : si l’animal , dans son foyer, exprime un besoin de sécurité, il favorise l’état de santé de la cellule familiale en activant le caregiving.

NAGASAKA :le taux d’ocytocine chez l’homme augmente proportionnellement avec le nombre de regards initiés par l’animal.

Tenir compte de la difficulté de faire le deuil de son animal familier. Voir lien enfant –animal chez Kobak (2009) et Montagner dans Ethologie appliquée (2009).

12) Travail bibliographique du vétérinaire Alain Weiss sur la souffrance inculquée aux animaux par les enfants.

Si on interroge les parents ils minimisent ses actes alors que les enfants eux avoue leurs attitudes.

C’est en 1751, en Angleterre que l’on retrouve les premières traces de maltraitance.  W.Ogarth illustre la vie de Tom Nero tortionnaire d’animaux.

En France il n’y a pas d’observatoire . En septembre 2014, aux USA, le FBI reconnaît la cruauté envers les animaux  comme un crime, alors qu’avant elle était classée comme « all order offenses », que cette cruauté soit active ou passive (manque de : soins, abri, nourriture..)

La question  est de savoir  si cette cruauté est hors habitude communautaire et culturelle et si l’enfant est capable de discernement, a priori vers 4, 5ans.

Ce n’est qu’en 1987 que l’on retrouve la cruauté sur animaux comme révélateur d’un comportement violent dans le DSM.

Plusieurs études démontrent que chez  les gens violents ont retrouve des actes de maltraitance envers les animaux dans leur jeunesse.

 

13) ASSOCIATION HANDI’CHIENS

Crée grâce aux ânes aux E.U, en 1975 .Marie Claire LEBRIE voit à la télé en 1986 une émission et décide de créer handi’chien. En 1992, 4 chiens sont formés , en 2014, 159 chiens ont été placé. Cela  représente 1800 chiens placés.

Le premier fut PERLE placé à un enfant autiste en 1992

Il ya 3 types de chiens :

  • d’assistance
  • d’accompagnement social
  • d’éveil pour venir en aide à l’enfant , aide aussi   par son impact global à la famille et aux professionnels soignants.

Des élevages de labrador et de golden sont séléctionnés . C’est une race avec laquelle les gens s’investissent très facilement. Il y a 4 centres de formation pour les chiens : Alençon, Lyon, Saint Brieux, Blois.

Les chiens sont placés en famille d’accueil ( non rémunérée) jusqu’à leur 18 mois, puis ils retournent en centre d’éducation jusqu’à leur 2 ans pour recevoir 50 commandes utilisables par la famille. L’enfant à le choix entre 2 ou3 ans chiens qui par la suite peut voir leur dressage complété avec quelques commande spécifiques à l’enfant ( remettre son bras sur la fauteuil , redressser leur tête…)

Il  y a 3 ans d’attente pour un chien d’éveil.

Le chien est remis gratuitement , et remplacé quand il est trop âgé.

L’association chèche des familles d’accueil.

Isabelle MAURIN à témoigné de façon très pertinente sur ce que la présence d’un chien d’éveil avait apporté comme radicale transformation sur son lien avec son fils poly handicapé suite à une méningite à 14 mois.

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