AUTOUR DE LA VOIX

Hélène Myara

La voix peut sembler être une donnée stable dans son usage courant mais par le travail s’ouvrent des zones inenvisagées, l’exploration de potentialités souvent ignorées, des recherches personnelles dont l’aboutissement peut relever de la surprise et débouchent sur un imprévu générateur d’inventions tout droit venues de cette exploration, c’est pourquoi se jouent en même temps l’expérience par le travail technique comme dans toute expérience artistique.

La découverte de l’instrument-voix par des exercices techniques de phonation, de respiration, mène alors à une recherche AVEC sa voix. En développant sa capacité, on met en oeuvre une réflexion et une recherche personnelle, un usage de la voix comme action émotionnelle.

La voix parlée véhicule en bloc toute sa sédimentation, un déroulement évolutif qui l’a construite.

Hélène Myara restitue tous les univers qu’elle a filtré sans forcément faire état des origine, l’écoute de matériaux sonores d’origine variées (Poésie concrète, répertoire lyrique, contemporain…) développe la capacité vocale, de même que l’usage de langues étrangères ou d’onomatopées en relation avec une posture et un mouvement induisent une situation d’expression particulière et font appel à différents types d’énergie.

C’est un travail de délicatesse et de patience, par exemple pour le cavalier (H.Myara a enseigné Cinq ans à l’académie du Spectacle Equestre créée par Bartabas) qui se retrouve sans monture, avec, comme pour le danseur, un corps-instrument.

Ces expériences vocales prendront tout leur sens si elles dépassent le territoire du chant pour, en harmonie avec les autres disciplines, On pourra aussi se demander ce qui mène irrésistiblement les acteurs de Godard de la parole à la ritournelle, un parlé-chanté au caractère intime qui déclenche nos propres enregistrements intérieurs, des empreintes sonores qui vont se mettre en résonance au moment de l’écoute. ( Projection de Pierrot le fou ou de Une femme est une femme)

Notre voix est un de nos modes d’apparition, par sa couleur, sa puissance, ses intonations, elle contribue à traduire notre présence, notre capacité à produire du sens, à informer l’autre, à transmettre des savoirs.

Travailler cet instrument conduit à des prises de conscience, à affiner la capacité de perception, d’écoute.

La voix se modifie et modifie.

Pour une même énonciation, une phrase donnée à dire, chanter, bégayer,  il est possible de multiplier les tentatives d’expression pour que dans cette recherche apparaisse ce qui se dit au-delà de la construction d’origine. (I AM THAT I AM  Brion gysin)

Il faudra dans ces propositions miser sur une inexpérience, un travail par réactions entre l’intérieur (la voix) et l’extérieur (l’écoute).

La création spontanée de mots et de sons, une collecte de sons enregistrés, d’extraits musicaux choisis, de lectures, le jeu avec le silence, pourront amener à la réalisation de pièces sonores courtes sur le mode de la représentation personnelle.

Pour travailler sa voix, le corps tout entier se met en action par ses respirations, ses mouvements, ses intentions, sa présence à l’espace.

Ces recherches personnelles, explorer des potentialités souvent ignorées, sont des générateurs d’inventions, d’imprévu, l’aboutissement relève de la surprise comme dans toute expérience artistique.

Ma proposition pédagogique s’adapte à chaque personne dans sa singularité, à ce qu’elle donne à entendre. Au fil du travail, différents réservoirs se constituent :
respiration, posture, travail de la voix parlée, recherche prudente de la tessiture, exploration de la couleur d’une voix, inventions, improvisations, compositions.

Le mot atelier prend tout son sens.

Pour ma part, mes réservoirs, mes recherches, mes pratiques sont multiples: chant traditionnel japonais, du Radjasthan, danses éminemment basées sur le rythme comme le Flamenco, la danse Kathak la danse africaine, le Hip hop, les Arts martiaux,  des techniques d’improvisation, le clown. J’ai travaillé avec des orthophonistes en rééducation vocale parlée et chantée.

Je cherche avant tout à transmettre des techniques qui laisseront chacun libre du genre vocal qu’il désire interpréter.

Nous prendrons dans la confiance et la bienveillance, le temps de chaque expérience, qu’elle soit individuelle ou mette en jeu plusieurs participants, par des jeux, des approches inhabituelles, des gestes vocaux précisément compris, .

Nous ferons des écoutes liées aux gestes recherchés, aussi bien vocales qu’instrumentales, des matériaux sonores d’origines variées, poésie concrète, répertoire lyrique, contemporain.

Reconnaitre le geste vocal lié à un style musical développe la voix même, comme l’usage de langues étrangères ou d’onomatopées en relation avec une posture, un mouvement, induisent une situation d’expression particulière et font appel à différents types d’énergie.

Le travail et la connaissance de l’instrument-voix permettent d’accéder à une indépendance, une autonomie. Le principe est donc en travaillant la technique de s’en affranchir afin de pouvoir mener une recherche AVEC sa voix.

Mon approche du travail est un dialogue qui se fait par l’intermédiaire d’exercices, je ne peux pas, avant d’avoir rencontré les participants, déterminer le déroulement de l’atelier même si j’en connais les principales phases, cette souplesse me permet de répondre au mieux à la situation toujours nouvelle de rencontrer des personnes dans le cadre d’une pratique.

Cet atelier est l’espace de vos expériences, des expériences de toutes natures qui permettent de prendre conscience des infinies  directions que nous permet une mise en voix : l’imagination, la mémoire, la parole, les accents, les styles, les gestes…

Il est possible d’envisager différents modules de travail : un week-end de pratique par mois, un atelier hebdomadaire d’une durée de trois heures, un atelier d’essai où l’on se consacre précisément à un projet personnel (préparation de concert, audition, voix de l’acteur …).

Je souhaite par ailleurs, mais cela restera un choix pour les participants, pouvoir à la fin de chaque trimestre,  faire une présentation public du travail en l’état. Je proposerai une mise en forme dont le contenu n’appartiendra qu’aux personnes participantes, sachant que le passage en scène, la présence du public, nous permet d’explorer encore et de mettre en jeu le travail.

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